Eve Vernhet

Se reconstruire et la reconstruction après cancer du sein

J’interviens dans ma vie professionnelle auprès de patientes atteintes d’un cancer du sein. Et c’est précisément de ça dont je veux vous parler : de ces femmes qui se reconstruisent et de la place de la kinésithérapie dans ces opérations de reconstruction.

Définition de Reconstruire : Nouvelle façon de représenter. Voir une nouvelle réalité.

Pour ces femmes opérées d’une tumorectomie ou d’une mastectomie complète, l’accompagnement dans leur combat contre la maladie passe par la réappropriation de leur corps. Se reconstruire, c’est déjà s’imaginer autrement, s’investir dans une nouvelle réalité et tenter de se projeter vers la personne que l’on sera après… parce qu’il y aura toujours un « après ».

Dans chaque processus de guérison, les patientes font appel à des forces qu’elles ne soupçonnaient pas forcément avoir. Des forces qui viennent du plus profond d’elle-même, d’une féroce envie de vivre. Elles deviennent invincibles. Nous sommes toutes invincibles !

Image projet invictus : http://www.projet-invictus.com/invictus

Le thérapeute n’est que le spectateur de la métamorphose qui se joue sous ces yeux. Chaque patiente décide si elle souhaite faire appel à la reconstruction de son sein

Je vais aborder à présent la reconstruction du sein, néanmoins ce texte ne décrit bien évidemment pas toutes les opérations, bien trop nombreuses et variées en fonction de chaque patiente.

Voici donc la place des soins de la kinésithérapie avant ou après cette nouvelle chirurgie choisie.

Le travail de la cicatrice avant ou après l’opération de reconstruction peut être mis en place pour améliorer la souplesse des tissus, éviter les raideurs de l’épaule et affiner le rendu esthétique de la poitrine.

Deux interventions peuvent en particulier déplacer un segment ou un muscle en totalité : la chirurgie du grand dorsal et la chirurgie du grand droit ou du lambeau. La patiente a besoin de séances de kinésithérapie pour que les muscles transférés retrouvent une bonne trophicité (une bonne contraction, une bonne souplesse et une bonne circulation sanguine) et que la musculature globale du corps ne perde pas son harmonie. D’autre type d’opération, tel que l’implant ou l’expendeur sont possiblent.

De simples rhumatismes de l’épaule peuvent apparaitre suite à une reconstruction du sein. Dans ce cas-là, il faut approfondir le bilan kinésithérapique pour comprendre d’où peuvent venir les douleurs et l’inconfort de cette articulation. Les raisons peuvent être multiples et variées, je vous conseille d’ailleurs de solliciter un kinésithérapeute spécialiste de l’épaule ou de la lymphologie du membre supérieur (kiné du sein)